Exploits
Tout d'abord, je félicite Val pour son exploit, car elle est la seule à avoir trouvé la bonne réponse... oui, mes drôles de légumes, c'était du "persil à grosse racine" ou "persil tubéreux", Petrosilenum crispum var. tuberosum pour les botanistes. Je vous rassure tout de suite: il y a quinze jours, quand j'ai consulté le site de mon fournisseur de panier bio pour connaître la composition du panier de la semaine suivante et que j'ai lu "persil à grosse racine" je me suis demandé quelle différence cela pouvait faire pour une botte de persil que la racine soit grosse ou pas! Je n'avais pas compris que ce qu'on mange, c'est justement la racine! D'aspect, ça ressemble effectivement beaucoup à des panais. Bravo Val, comment connais-tu ce légume? Le goût rappelle un peu celui du panais aussi, mais en plus prononcé, c'est vraiment un légume très parfumé. Je les ai fait cuire à la vapeur, puis je les ai poêlés avec des lardons selon la recette de Papilles et Pupilles et tout le monde a trouvé ça délicieux.
A part ça, moi, ce weekend, je n'ai fait que frôler l'exploit.
Ca a commencé vendredi soir avec une décision radicale: ranger ma table de scrap. Je ne tenterai même pas de donner ne serait-ce qu'une vague idée de la gravité de la situation, qu'il vous suffise de savoir que je ne retrouvais plus rien, y compris des objets d'une taille respectable comme un spray de colorwash marron que je pensais avoir récupéré après l'avoir prêté à ma fille pour faire un projet de latin (oui, il fallait vieillir sa copie!) et mon blending tool pour la distress, et que se lancer dans cette entreprise revenait à ouvrir une porte sur le chaos (voir Kaamelott, livre II).
Vers 17h30, donc, je me suis attaquée à la tâche titanesque qui m'attendait. Lentement, très lentement, j'ai commencé à dégager les multiples couches accumulées depuis plusieurs semaines. Il faut dire que, chez moi, le processus est ralenti par la réflexion intense qui s'engage à chaque fois que je tombe sur une chute de papier. Je la garde ou pas? Au-dessous de quelles dimensions est-il raisonnable de jeter? Ca, c'est vraiment une bande très étroite. Oui, mais ce genre de bande, ça peut servir pour les cartes... Voilà pourquoi les piles ne diminuent que très lentement.
Vendredi 18 h 30: mon mari, informé de mon ambitieux dessein, passe la tête pour voir où j'en suis. Je vois bien à sa mine qu'il est un peu déçu par l'avancement des travaux et qu'il s'attendait à un résultat plus spectaculaire. Je lui représente alors que même Notre Seigneur, dans sa toute-puissance et son infinie sagesse, a mis 7 jours pour tout faire et que, dans le cas qui nous occupe, on est tout juste après le Big Bang. Il en convient bien volontiers et me laisse à mon rangement mûrement réféléchi.
Vendredi 19 h 15: on commence à voir apparaître la surface de la table, mais sur une zone d'une dizaine de centimètres carrés environ. Entretemps, la poubelle s'est remplie... et la boîte de chutes aussi. Je décide alors d'en rester là pour un premier jour, car, comme je vous l'ai dit au début de ce billet, j'ai seulement "frôlé" l'exploit, je ne l'ai pas accompli. En revanche, quelque chose me tracasse: manquent toujours à l'appel le spray et le blending tool. Je pensais les retrouver sous une pile, mais ils n'ont toujours pas réapparu.
Vendredi 19h30: au dîner, le mystère est en partie élucidé, ma fille semble se rappeler qu'elle m'a en fait réemprunté mon spray de colorwash, pour un autre projet de latin! En revanche, pas de nouvelles du blending tool. J'en reste là de mon rangement pour le vendredi soir, car en toute chose, l'excès nuit.
Samedi 11h00: je me remets au travail. La table un peu dégagée me donne du coeur à l'ouvrage et je m'occupe aussi un peu des étagères, et je décide de sortir le grand jeu: l'aspirateur. Oui, il faut dire que la femme de ménage est interdite de séjour dans ma scraproom, et que le ponçage du parquet en cours dans notre chambre située au même étage a déposé partout une couche de poussière de bois qui commence à s'épaissir. L'aspirateur remplit bravement son office, et pour le récompenser, je le laisse se repaître de la poudre à embosser qui tapisse le dessous de la table et de quelques brads qui traînaient.
Mes occupations du samedi ne me laissant pas de répit, c'est le dimanche que reprend l'opération tornade blanche. Opération rendue d'autant plus difficile que je suis parvenue à ce qu'il faut bien appeler la lie... Bouts de papier, restes, résidus de coupe, bribes et fragments divers... la tentation est grande de coller la poubelle contre le bord de la table et de tout faire glisser dedans... Néanmoins, je résiste, toujours en proie à la crainte de jeter par erreur quelque chose d'important... comme le blending tool par exemple? Oui, mais enfin, s'il était là, je le verrais!
Dimanche 15 h00: J'ai fait un tagine et préparé les légumes pour la cocotte de poisson que je veux préparer ce soir, défait une dizaine de cartons remplis du contenu de la bibliothèque et du buffet du séjour, qui viennent de reprendre leur place. Ce weekend étant placé sous le signe de l'"überranging" comme dit mon fils qui est parfaitement trilingue et qui pousse des soupirs abyssaux chaque fois que je lui demande de venir transporter un carton pour moi, je m'offre une tasse de thé vert retrouvé hier quand nous avons rangé le contenu du placard de provisions japonaises. J'ai du mal à me remettre à dégager ma table de scrap, il y a notamment une pile à droite à laquelle je n'ose pas m'attaquer. Pourtant le blending tool est peut-être dedans!
Dimanche 17 h 30: Pendant que le père et le fils s'égosillent devant la télé, je règle définitivement son sort à la pile de droite. Certains petits bouts seront traités de manière expéditive, parce qu'il faut bien en finir.
Dimanche 18 h 00: Fin du match. Mon mari revient voir où j'en suis et observe qu'il avait complètement oublié qu'il y avait en fait un bureau sous mon matériel.
Oui, il est là:
Alors, vous allez me dire, mais tu ne nous as pas montré comment c'était avant! Oh, ça, ce n'est pas grave, je reprendrai une photo d'ici 8 jours....