Escapade
Je vous propose de faire une petite pause dans les cartes d'anniversaire pour aller en Zélande.
Vous vous êtes peut-être déjà dit que, s'il y a une Nouvelle-Zélande, il doit y avoir quelque part une Zélande tout court? Et c'est bien le cas, la Zélande est la province qui occupe la partie sud-ouest des Pays-Bas. C'est l'explorateur hollandais Abel Tasman qui a découvert la Nouvelle-Zélande, ceci expliquant cela.
Zeeland en néerlandais signifie littéralement la terre de l'eau, on ne peut pas dire que ce soit extrêmement original quand on connaît la région, mais c'est parfaitement approprié, comme vous allez le voir. Il faut savoir que quasiment toute la province est située au-dessous du niveau de la mer. En Zélande, l'eau est partout et bien souvent on ne sait plus trop si on a affaire à un bras de mer, à un estuaire ou à une mer intérieure...
Commençons par le point le plus occidental de notre circuit, Domburg, charmante station balnéaire. Ici, pas de doute, on est vraiment sur la côte:
Le village est niché dans les dunes, et a, comme disait Brel, la mer du Nord pour dernier terrain vague...
Domburg est la plus ancienne station balnéaire de Zélande. Dès le XIXe siècle, on y venait d'abord pour respirer l'air de la mer, et ensuite, avec le développement du tourisme balnéaire, pour s'aventurer jusque DANS la mer... C'est en 1889 qu'a été construit le plus impressionnant bâtiment de Domburg, le Badepaviiljoen (pavillon de bain), aujourd'hui transformé en restaurant.
Le pavillon tourne le dos à la plage, à l'arrière se trouve une belle terrasse qui donne sur la plage, dans une ambiance très "mer du Nord".
Aujourd'hui encore, Domburg reste très fréquentée, surtout par des Allemands soucieux de leur empreinte carbone, et même par des Belges et des Néerlandais qui ne passent pas leurs vacances à l'autre bout de l'Europe ou de la planète.
Quittons Domburg en direction du nord pour l'intérieur de la Zélande. Pour ce faire, on franchit l'Oosterscheldekering, c'est-à-dire le barrage de l'Escaut oriental. Cet ouvrage impressionnant a été achevé en 1987. Il protège la Zélande des fureurs de la mer du Nord, responsables, en 1953, d'une catastrophe qui avait fait plus de 1800 victimes aux Pays-Bas. Plusieurs îles artificielles ont été créées pour mettre en place ce barrage, qui n'en est pas tout à fait un puisqu'il est muni de portes qui ne se ferment qu'en cas de danger de submersion (on les voit au premier plan). L'Escaut oriental n'est donc pas devenu un lac ou une mer fermée, il a pu conserver son écosystème lié aux marées... nous y reviendrons.
De l'autre côté du pont, on oblique vers l'est pour arriver à Zierikzee, charmante petite ville qui était, au Moyen-Âge, l'une des plus importantes de Zélande.
Comme c'est souvent le cas aux Pays-Bas, on a du mal à s'imaginer que cette ravissante petite ville était un port très actif à l'époque où les Hollandais régnaient sur les mers car le port ne semble pas immense!
La ville a conservé ses quatre portes d'entrée, ici la porte Sud. Et ce que vous voyez sur le ponton, ce sont des casiers à homards, car les eaux de l'Escaut oriental, toujours soumis aux marées grâce à l'aménagement du barrage, abritent une importante population de homards dont la chair est paraît-il particulièrement délicate. Comme nous n'avions pas le temps de nous attabler pour un vrai repas gastronomique, nous ne pouvons ni infirmer ni confirmer.
Si vous repassez d'ici la fin de la semaine, vous verrez la deuxième partie de ce mini reportage.