voici le volet suédois de mon billet polars!
Dans la série "J'ai craqué pour...", encore une fois, parce qu'en anglais et en format électronique c'était finalement très abordable et surtout disponible fin août:
C'est le quatrième tome de la série consacrée à l'inspecteur Joona Linna. Comme les autres, il est glaçant jusqu'à la fin et on a du mal à le lâcher. Je me demande si on ne pourrait pas obtenir le même effet avec un peu moins d'hémoglobine et de cadavres, mais bon... Si vous êtes fan, j'ai plein de nouvelles pour vous! La version française, intitulée "le marchand de sable", sortira le 5 novembre. Et les auteurs (si vous ne le saviez pas, Lars Kepler est le pseudonyme d'un couple, qui perpétue la tradition suédoise d'écriture de polars à quatre mains lancée par Sjöwahl et Wallhöö dans les années soixante) viennent de publier le cinquième volume de la série. Il paraitra demain en Suède, et encore un scoop, on y retrouvera Erik Maria Bech de "L'hypnotiseur". Evidemment, si votre maîtrise de la langue de Strindberg laisse à désirer, il va vous falloir attendre un peu pour le lire en traduction française, mais vous avez déjà "Le marchand de sable" et j'ai encore des choses pour vous...
Le suivant, quand j'ai vu l'annonce sur le site de mon infréquentable fournisseur, j'ai d'abord cru à une plaisanterie ou à un coup de pub de l'auteur, mais ça n'a pas l'air d'être son genre. Oui, je ne trouve pas qu'Henning Mankell ait l'air d'un plaisantin ni d'un écrivain qui cherche à faire parler de lui à tout prix.
Bon, alors, si vous êtes fan de Mankell et de Wallander, vous allez me dire, quoi, encore un Wallander, mais Mankell ne l'a-t-il pas expédié dans l'au-delà à la fin de "L'homme inquiet"? Et je vous le confirmerai, car l'événement m'avait suffisamment traumatisée pour que j'y consacre un billet. Alors, d'où sort ce livre et où se place-t-il dans la série? Eh bien, il a d'abord été écrit sous la forme d'une nouvelle (il est effectivement plus court qu'un volume normal) et retravaillé pour servir de scénario à un des épisodes de la série Wallander de la BBC (avec Kenneth Brannagh). Effectivement, j'avais vu cet épisode et je m'étais demandée si c'était ma mémoire qui me trahissait car je ne voyais pas sur quel livre il était basé. Bref, il vient maintenant d'être publié et est disponible en français depuis quelques jours sous le titre "Une main encombrante", titre que je trouve personnellement mal choisi, même si le titre original et effectivement "la main", que dès le début du roman, on comprend à quoi il fait allusion et qu'en outre on ne me demande pas mon avis. Rien de bien exceptionnel dans ce court roman, donc, juste le plaisir de retrouver notre héros alors qu'on en avait fait notre deuil et finalement, c'est déjà beaucoup. Une postface de quelques pages de Mankell aussi, qui parle de ses rapports avec son personnage et nous explique (de nouveau)pourquoi il a tué Kurt! (A mon avis, c'est de la pure jalousie, il se trahit en disant qu'il reçoit régulièrement des demandes en mariage adressées à Wallander - et pas à lui!).
Je termine par un intrus... pour moi, ce n'est pas du polar scandinave pour différentes raisons (et pas seulement parce que c'est écrit par un Français), mais si on aime les intrigues policières situées en Laponie, alors il faut lire:
L'auteur est journaliste, installé à Stockholm où il est le correspondant du "Monde" et du "Point". Il nous apprend des tas de choses sur la Laponie, l'élevage des rennes et les Sami (voir ici pourquoi utiliser le terme "Lapons" pourrait être considéré comme péjoratif). La police des rennes existe réellement! On y apprend aussi que la montée du nationalisme et de l'intolérance n'épargne aucun pays, même s'il est aussi prospère que la Norvège et que les ressources encore inexploitées du Grand Nord suscitent bien des convoitises.
Ce dernier thème est d'ailleurs central pour le deuxième opus de la série, qui vient de sortir:
On y retrouve Klemet et Nina de la patrouille des rennes, et cette fois c'est le début mai, donc au lieu de faire nuit tout le temps il fait jour en permanence. Les rennes sont toujours là mais l'action se concentre surtout sur l'exploitation du pétrole en mer de Barents. J'ai quand même eu l'impression que le roman s'essouflait un peu sur la fin et que tous les fils n'avaient pas été renoués, mais je l'ai lu sans déplaisir.