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En Espagne pendant la Semaine Sainte, il n'est pas rare de tomber sur ce genre de spectacle dans les petites villes:
Le pays aurait-il décidé de pratiquer la politique de la chaise vide à l'échelle nationale?
Dans les grandes villes, c'est la même chose sauf qu'on y a édifié des tribunes VIP:
Tous les jours de la semaine sainte, dans les villes comme dans les villages, les gens convergent vers l'église ou la cathédrale pour voir passer la procession, ou plutôt les processions. C'est que le programme est chargé: plus la ville est importante, plus il y a de confréries qui passent en procession pendant la Semaine Sainte. Les confréries ont chacune leur costume, leur couleur et leurs emblèmes. Elles ont aussi un autel représentant le Christ, la Vierge ou une scène de la Passion, qui est porté en triomphe dans la ville, depuis la paroisse qui est le siège de la confrérie jusqu'à l'église principale (ou la cathédrale, le cas échéant). (Marie-Hélène, tu rectifies si je dis des âneries!
En général, les pénitents sont en tête des cortèges. Ceux-ci sont bien organisés, avec un filin pour garder leurs distances, nous en reparlerons plus tard.
Dans les grandes villes, plusieurs confréries passent en procession le même jour (à raison d'une seule par jour, elles ne pourraient pas toutes sortir) et aux abords de la cathédrale, le défilé est ininterrompu pendant des heures.
Ces pénitents peuvent nous sembler lugubres, mais tout le monde participe à la procession, il y a ainsi beaucoup d'enfants qui accompagnent leurs parents dans la procession.
D'une manière générale, c'est toute la population qui participe à la procession ou qui l'accompagne. Ici, à Alcala la Real, les pensionnaires de la maison de retraite ont été installés sur le trottoir avec fauteuils et couvertures et assistent à la procession sous l'oeil vigilant des bénévoles de la Croix Rouge.
Il y a beaucoup de femmes parmi les pénitents, mais aussi un certain nombre qui participent à la procession en mantille.
Le bon Dieu sans confession... (c'est moi ou elle fait de l'oeil à mon photographe attitré?)
Après les pénitents vient le "paso", un genre d'autel portant une statue du Christ, de la Vierge ou plusieurs statues représentant une scène de la Passion. Ils sont assez monumentaux et richement décorés, souvent précédés des porteurs d'encensoirs.
Les porteurs (pour celui-ci nous en avons compté 52) se relaient en équipes.
Ce monsieur qui marche à reculons a un rôle très important, c'est lui qui règle le pas des porteurs et décide quand le paso doit s'arrêter puis repartir.
Ce paso qui porte une statue de Sainte Véronique est plus petit et porté par des femmes. Il y a beaucoup de gens qui font la procession pieds nus.
Ici, à près de 23 heures, un paso quitte la cathédrale de Grenade pour regagner sa paroisse... les processions se terminent vers 2h du matin le jeudi et le vendredi saints...
Et, fermant la marche, vient la fanfare:
En fait, la procession est très bon enfant. Il y a de nombreux arrêts car tout le monde ne marche pas au même pas et, à moins de conserver la distance réglementaire au moyen du filin vu au début, le trafic s'étire assez vite en accordéon, la tête du cortège doit faire une pause pour que les suivants rattrapent:
Les participants peuvent alors s'acquitter de tâches moins spirituelles mais néanmoins urgentes...
Souvent, les pénitents reconnaissent un ami parmi les gens massés sur les trottoirs et s'arrêtent pour échanger quelques mots, ou ce sont les spectateurs qui les accostent pour leur dire bonjour...
Ah, au fait, vous avez compris à quoi servent les chaises?