Rien à faire, malgré les bonnes résolutions, les serments, les promesses, les "maintenant, j'arrête", je retombe toujours dans les mêmes travers. Il y a quelques mois, j'avais pourtant pris la décision d'entamer une cure de désintoxication sérieuse. J'étais vraiment décidé à changer et à ne plus céder aussi facilement à la tentation. J'avais fait des achats en conséquence et j'ai bien réussi à tenir au moins trois mois sans lire de polars (scandinaves...et autres). Mais au mois de novembre est survenu un événement qui a fait vaciller ma détermination - ce qui en dit long sur sa fermeté : la parution du dernier Mankell. Je le confesse, je n'ai pas résisté longtemps ...
Bon, je ne trahirai aucun secret en vous disant que c'est la dernière enquête de Wallander, c'est même écrit sur la couverture et tous les critiques ont glosé là-dessus. Ni en vous disant que les Suédois, Mankell compris, ne se sont toujours pas remis de l'assassinat d'Olof Palme. Il y a encore une intrigue de polar, dont certains trouveront le dénouement un peu bâclé. Pour moi, l'intrigue passe un peu à l'arrière-plan tant on sent que quelque chose cloche de plus en plus chez notre héros. Et de fait, comme on vous l'a annoncé sur la couverture, eh bien à la fin, c'est fini et bien fini.
Je vous avoue que j'en veux un peu à Mankell de nous avoir expédié notre vieux Kurt en deux pages et demi d'épilogue. Bon, c'est entendu, Mankell nous l'a expliqué à longueur d'interview, il n'a aucun sympathie pour son personnage, mais quand même, en finir comme ça, après neuf romans et presque vingt ans de vie romanesque commune... Nous dire que Wallander n'a rien de commun avec lui, c'est peut-être aussi un peu facile. Pour en avoir fait un personnage aussi humain et aussi crédible, il y a forcément un peu de l'auteur chez le commissaire...
Finalement, c'est sur ces deux dernières pages que je suis restée...Et du coup, je suis inquiète, moi aussi, maintenant. Pourvu qu'Indridasson (oui, alors, le d barré, là, je ne l'ai pas sur mon clavier) ne se débarrasse pas d'Erlendur lui aussi. Déjà qu'il paraît qu'il n'est pas dans le dernier opus, La rivière noire, qui vient de sortir! Bien sûr, je l'ai acheté, on se demande où j'aurais trouvé la force de résister). Et Camilleri (pour qui je fais des infidélités à mes Scandinaves), va bien finir par mettre Montalbano à la retraite aussi.... dans le dernier de la série, le commissaire se rend compte qu'il n'y voit plus très bien, mais il a toujours bon appétit, merci (il est en tournée en Extrême-Orient en ce moment et je me demande comment il prend la chose, lui à qui la simple "pinsée" du franchissement du détroit de Messine donne des sueurs froides ....)
Lueur d'espoir, quand même, heureusement, Einar, le héros de Thorarinsson, est encore jeune et devrait pouvoir tenir le coup pendant quelques romans (d'autant plus qu'il ne boit plus - ou presque), et quant à Varg Veum, il est tellement difficile de s'y retrouver dans la bibliographie de Gunnar Staalesen que je peux sans doute encore compter sur quelques bonnes surprises. Ainsi, je suis tombée par hasard à Londres sur un de ses livres qui n'a pas été traduit en français, alors que, comparativement, il est beaucoup plus traduit en français qu'en anglais. A propos de traduction, le titre du dernier de ses livres traduits en français me plonge dans une certaine perplexité quant au travail d'adaptation qu'est censé faire un traducteur (si vous êtes intéressé par un petit sondage, contactez-moi!), mais j'ai abandonné tout espoir de lire ces bouquins dans un ordre chronologique!
Mais quand même, il exagère, Mankell...