Une nouvelle semaine qui commence... Vous savez que c'est aujourd'hui que s'ouvre la semaine du goût? Et goût et scrapbooking sont loin d'être incompatibles, allez donc voir sur Ecris ton Scrap...

Je vais rester dans la thématique, mais pour vous parler d'un livre...un livre qui représente d'ailleurs pour moi un peu plus qu'un simple recueil de nouvelles. L'auteure, vous la connaissez déjà, car elle a écrit "Tout d'un blog" dont nous sommes nombreuses à avoir parlé sur nos blogs respectifs. Du coup, vous connaissez déjà peut-être aussi son blog Petites paroles inutiles, sur lequel elle publie toutes sortes de textes au gré de son humeur et de son inspiration.
"Tout d'un blog" tenait davantage de l'essai, du récit d'expérience personnelle, alors que "Les dessous de table" est un recueil de nouvelles, donc a priori, peu de points communs, même s'il est sans doute impossible de nier totalement le rôle que l'expérience personnelle joue dans l'écriture, quel que soit le genre considéré...
J'ai longtemps affirmé que je n'aimais pas les nouvelles. J'étais surtout très déçue, quand j'achetais trop vite le livre d'un auteur que j'aimais, de me rendre compte qu'il ne s'agissait pas d'un roman mais de nouvelles. Je me sentais trahie, volée d'un grand moment d'intimité avec "mon" auteur. Je n'avais pas le temps de me plonger dans son décor, son langage, ses personnages, tout était trop court, trop rapide, trop saccadé. En fait, il y a assez peu de temps que j'ai réalisé que la nouvelle est un genre à part entière. Il n'y a pas de mauvaises nouvelles, mais il y a des auteurs qui maîtrisent ce genre moins bien que d'autres.

Nicole Versailles, elle, fait preuve d'un art consommé de la nouvelle. Les dix-huit que compte le recueil sont construites, ciselées, achevées. Elles font mouche sans un mot de trop, parfois en six ou sept pages. Toutes ont la table, la cuisine ou la nourriture comme point de départ, fil conducteur, prétexte ou pièce de résistance. Mais loin de la convivialité, du partage, de la chaleur qu'on associe à la cuisine et à la table, Nicole a voulu montrer l'envers du décor, les "dessous de tables".

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Eh oui, tout n'est pas joli, joli lorsqu'on abandonne l'apparat pour regarder ce qui se passe dans la réalité... Grinçante dans "Quelqu'un a téléphoné" ou "Une bonne soupe en sachet", la plume se fait acide dans "Les amis de Gustave", qui me fait irrésistiblement penser à "Festen", voire désespérée dans "Le tambour résonne encore" et "Cuisine intérieure". L'angoisse est distillée, le suspense entretenu parfois jusqu'à la dernière ligne où l'on se surprend à se dire "Mais alors c'était lui qui...?"
Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce recueil, une lecture dont on ne sort pas indemne, mais une lecture qui vous rétablit dans votre statut de lecteur.

Dans mon cas, le plaisir a été décuplé parce que j'ai eu le privilège de rencontrer Nicole "en vrai", d'avoir un exemplaire de son livre dédicacé de sa main et de passer un très agréable moment avec elle. Une rencontre au cours de laquelle le "courant" est passé... (merci pour ta confiance, Nicole!).

J'oubliais: ce recueil est publié par une maison d'édition belge "Memory Press". En Belgique, vous pouvez le trouver dans les (bonnes) librairies ou le commander facilement, en France, ce sera peut-être une occasion de tester votre libraire!