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scrapojapon
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16 septembre 2008

Régression

Toujours pas de scrap pour cause de soirée régressive: tisane, chocolat, et film catastrophe à voir au troisième degré, deuxième en V.O, et un degré supplémentaire rajouté par le calamiteux doublage en français. Vous savez, c'est le genre de films où le héros dit, quand l'heure est vraiment grave: "Ecoutez, Machin, je n'ai pas pour habitude de donner des leçons, mais je peux vous affirmer que nous allons couler...". Oui, l'époque bénie où la télévision publique belge nous offrait le même film sur deux chaînes, en version originale et en version française, est bien révolue... C'est pourtant dans les pays où ni les films, ni les séries ne sont doublés que les enfants apprennent le mieux l'anglais (entendons-nous bien, même en anglais, Hannah Montana reste débile, mais au moins votre ado entend de l'anglais, même s'il est politiquement correct).

Pour en revenir à notre film d'hier soir, dès le début - vingt minutes consacrées à la présentation de personnages dont on comprend tout de suite qu'ils vont constituer le groupe de survivants - on est tout de suite dans le politiquement correct. Nous avons là tout une galerie de portraits bien marqués politiquement et socialement, le père et sa grande fille qui vient de se fiancer secrètement à un type qui n'est même pas Leonardo di Caprio, la jeune mère séduisante et son petit garçon de huit ans très courageux et qui s'exprime dans un langage châtié, le baroudeur désinvolte à l'âme de héros qui joue les gros bras mais que l'on devine prêt à se sacrifier pour les autres s'il le faut (mais pas avant la fin du film quand même), la jolie passagère clandestine, le monsieur à la boucle d'oreille qui vient de se faire plaquer par son ami, le commandant de bord noir (ces deux derniers personnages montrent que c'est un film qui date d'après 1990) et quelques autres, tout aussi stéréotypés.

A la vingt-et-unième minute, la maquette qui joue (fort mal) le bateau est submergée par une vague parfaitement verticale et les choses sérieuses commencent. Bravant les consignes du capitaine qui lui enjoint de rester dans la salle de bal car les secours vont arriver, un petit groupe décide de partir à la recherche de personnes qui sont restées dans d'autres parties du navire. L'avenir va très vite lui donner raison car les vitres de la salle de bal ne tardent pas à exploser et la salle de bal est submergée, débarrassant le scénariste de quelques centaines de passagers superflus, et le spectateur est donc invité à suivre les tribulations du petit groupe de survivants dont il a déjà bien cerné les personnalités.

A partir de là s'enchaînent les situations peu crédibles mais, vu le type de scénario, parfaitement prévisibles, et les dialogues français d'un naturel criant: "Que Dieu bénisse leurs âmes!", s'exclame le capitaine.

Nos survivants s'enfoncent dans les entrailles du bateau à la recherche d'une hypothétique sortie, et toutes les dix minutes, une nouvelle catastrophe se produit, réduisant un peu plus le nombre de survivants potentiels. Régulièrement, le petit groupe arrive à ce qui semble être une impasse mais parvient tout de même à trouver un moyen de s'en sortir. Les répliques "Nous sommes pris au piège", "C'est la seule issue qui nous reste" et "C'est notre seule chance" sont alors abondamment utilisées. D'ailleurs, au moment où les plus hésitants protestent encore, survient généralement une explosion ou un effondrement qui les décide définitivement à suivre le groupe et à emprunter "la seule issue" (généralement une coursive submergée dans laquelle flottent quelques corps, des anonymes qui ne nous ont pas été présentés dans les vingt premières minutes et qui ont été "pris au piège" mais comme on ne les connaissait pas vraiment, ça ne nous fait pas grand chose). Pour rendre la chose un peu plus plausible, à chaque passage très difficile, un membre du groupe est blessé, voire tué. Celui qui a assumé le rôle de chef se sent alors drôlement coupable, et celui qui fait figure d'autorité morale vient alors le voir pour lui expliquer qu'il a fait tout ce qui était en son pouvoir et qu'il n'a pas à s'en vouloir. Au bout du compte, on ne perd quand même que la jeune clandestine (mais bon, elle n'était pas en règle non plus) et le père de la jeune fille, qui s'est sacrifié pour tous les autres. Eh oui, c'est la grosse surprise du film, ce n'est pas le baroudeur qui s'y colle, et pour cause, il a un ticket avec la mère célibataire et le gamin l'a quasiment adopté. Certes, c'est triste pour la jeune fille, mais enfin son père est quand même mort en héros, donc c'est déjà une consolation pour elle et en plus, il lui reste son fiancé).

Et voilà, si la télé continue à nous proposer des programmes d'une telle qualité, comment voulez-vous que je fasse des pages?

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Commentaires
A
je découvre ton blog !!!<br /> <br /> il est super sympa ,plein de vie <br /> <br /> ana
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C
Ben moi aussi, y a des moment ou le scrap, ça veut pas ... Faut pas forcer, ça va revenir... Moi, mon problème c'est que je regarde toutes les merveilles que font les autres sur le net, et plus je regarde et moi je fais ... Bon stop ! On arrête de cogiter et on s'y remet !!!
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D
hum hum et bien alors??? Pas de scrap???<br /> Abandonne la tv miss, c'est 90% débilos...lol<br /> vive ton scrap <br /> biz
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F
lol<br /> La fée
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T
J'ai bien ri grâce à toi ! Seul bémol: tu aurais pu illustrer ton propos à l'aide d'une photo du film insérée dans une belle page de scrap dont tu as le secret (idéalement, en nous épargnant les détails techniques sur la marque des embellissements ou le numéro de série du papier ;-)).<br /> En tout cas, tu m'as convaincu de ne pas m'abonner au câble. Nous nous contenterons de regarder des DVD sur notre nouvel écran.
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