Chère Madame
Chère Madame qui avez laissé une publicité même pas déguisée en commentaire sur mon blog,
Tout d'abord, je ne peux croire qu'une entreprise telle que celle qui vous emploie n'ait pas accès à des canaux de diffusion plus élaborés et susceptibles de toucher un public bien plus large que mon modeste blog. Je me refuse cependant à penser que seules des considérations bassement financières aient pu vous pousser à laisser votre petite annonce sur mon blog en lieu et place d'un commentaire.
Certes, je ne m'attendais pas à ce que vous me demandiez par courrier électronique l'autorisation de vous servir de l'espace "Commentaires" de mon blog comme d'un panneau d'affichage, non, tant de délicatesse de votre part m'aurait, pour tout dire, énormément surprise. Eussiez-vous, chère Madame, tout au moins tenté de commencer par une formule, même passe-partout, qui puisse laisser croire que vous aviez jeté ne serait-ce qu'un vague coup d'oeil à l'article que vous avez "commenté", avant de glisser votre petite réclame, que je me serais peut-être montrée un peu plus indulgente à votre endroit. Mais vous ne vous êtes même pas donné cette peine et vous vous êtes contentée de coller votre petit message publicitaire impersonnel à la place d'un commentaire, sur mon blog comme sur tant d'autres, certainement.
Chère Madame, vous ne repasserez certainement jamais par ici car je doute que vous vous intéressiez à ce que je raconte ou à ce que je montre, et loin de moi l'idée de vous en tenir rigueur. Vous ne verrez donc pas que j'ai supprimé votre "intervention", que je répugne à qualifier de commentaire. Vous ne saurez jamais non plus que, contrairement à ce que vous espériez, j'ai désormais un a priori défavorable sur le sujet de votre message... Votre publicité ne passera pas par moi. J'avais entendu parler de plagiat d'articles publiés sur les blogs, de copies de pages de scrap, de détournement de recettes de cuisine, je n'avais pas encore été victime de piratage de commentaires, mais toute expérience n'est-elle pas bonne à prendre dans la vie d'une blogueuse?
Enfin, au vu de ce qui précède, vous comprendrez, chère Madame, que j'omette la formule de politesse à la fin de cette missive.