Premier message de l'année
Bienvenue dans cette année du rat! Qu'elle vous apporte tout ce qu'il est d'usage de souhaiter ici: longévité, santé, travail et prospérité!
Au Japon, tout ce qu'on fait pour la première fois dans une nouvelle année revêt une importance particulière. Ce premier message n'a pourtant rien de spécial, sinon qu'il est un peu long.
Des nouvelles de notre réveillon? Eh bien, nous avions un peu mélangé les genres cette année. Nous avions commandé une boîte de osechi ryori qui nous a été livrée hier par transporteur, dans une camionnette frigorifique.
Le colis contient la boîte dans son furoshiki, et les baguettes... puisque je vous dis que les trois premiers jours de l'année, il ne faut s'occuper de rien, côté cuisine!
Il y a aussi un descriptif complet donnant la composition exacte de tout ce qui est dans la boîte:
C'est là que s'arrête notre respect de la tradition japonaise, car, au lieu d'attendre le 1er janvier, nous nous sommes attaqués dès le 31 aux trois étages de la boîte:
qui, complétés de quelques plats bien de chez nous, ont constitué notre réveillon!
Que de choses à faire en ce premier janvier japonais! A l'heure où les Occidentaux vont se coucher après une nuit souvent mouvementée et arrosée, les Japonais se lèvent très tôt pour voir le Hatsuhinode, ou premier lever de soleil de l'année. Les points élevés ou les observatoires sont très fréquentés tôt le matin du premier janvier. Si ça vous intéresse, sachez que c'est sur l'île de Minami Torishima, l'endroit le plus oriental du Japon, que l'on peut voir le premier lever du soleil du pays à 5 h 27 du matin.
C'est aussi le moment d'aller faire la première visite de l'année (la seule et l'unique pour la plupart des gens) au temple ou au sanctuaire, si on ne l'a pas déjà fait au milieu de la nuit. On y fera la première prière, hatsumode. Les temples et sanctuaires sont quasiment déserts toute l'année, en revanche ils reçoivent près de 80 millions de visiteurs pendant les trois premiers jours de l'année.
Les dieux ne semblent pas prendre ombrage de cette ferveur très occasionnelle, ou sinon, ça se saurait. En tous cas, la courbe de fréquentation ne change pas. En fait, les lieux de culte font même tout leur possible pour faciliter la tâche à ces "fidèles" si épisodiques. Indulgents, il savent bien que ceux qui ne viennent qu'une fois par an risquent d'avoir oublié le rituel qu'il convient d'observer et mettent à leur disposition ce rappel en images:
C'est l'occasion de se débarrasser de tous les porte-bonheur et décorations à l'effigie de l'animal de l'année qui vient de se terminer, en les jetant dans un feu de joie:
On peut aussi en profiter pour tirer son "omikuji", horoscope qui vous annonce sur une petite bande de papier (moyennant 100 yen) la tendance générale pour l'année. La prédiction ne vous est pas favorable? Pas de panique: nouez la bandelette au rameau d'un petit arbre ou sur un des fils tendus entre les montants d'un grand cadre prévu à cet effet. Sur les innombrables divinités que compte le panthéon shinto, il s'en trouvera bien une qui vous prendra en pitié et infléchira le cours du destin en votre faveur...